aventure dans les bois...

Des cris des bêtes retentissaient dans tout les marécages. Si on tendait l'oreille, on pouvait entendre les cris des singes, des insectes, des oiseaux et des rapaces, des hippopotames et des crocodiles. Le soleil tapait fort. Il faisait chaud. Kaili n'en pouvait plus de marcher sous cette chaleur torride. Elle était trempée de sueur. Et ces messieurs qui l'accompagnaient ne voulaient pas s'arrêter une seule fois. Sauf pour jeter un coup d'œil de temps en temps à leur carte. La jeune fille commençait sa formation de chasseuse de démon. Bon, elle l'avait déjà commencer en ville. Mais pour eux, elle n'était pas suffisante. Un bon chasseur chassait n'importe quand et n'importe où. Même s'il s'agissait d'un désert ou d'un marécage. Comme celui-ci. Car certains démons pouvaient se trouver à n'importe quel endroit. Or, le repère de celui qu'ils cherchaient se trouvaient ici...
Ces deux messieurs qui l'aidaient étaient Billy, un vieil apothicaire un peu fou à la retraite, mais qui gardait la forme. Et son assistant, Ludovic, un grand gaillard qui venait de se faire renvoyer de son école militaire. Pourquoi ? Allez donc lui demander... En tout cas, la relation qu'il avait avec elle était..... comme chien et chat ! Ils se disputaient sans arrêt ! En même temps, ce genre de chose n'était pas très surprenant pour l'hawaiienne, dont ses relations avec les gens n'avaient pas souvent été très correctes...
Elle n'en pouvait plus ! Cela faisait deux jours qu'ils marchaient ces interminables marécages. Ils se reposaient la nuit, bien évidemment, mais ce n'était pas assez. Surtout qu'ils repartaient tôt le matin... Elle en avait vraiment marre ! Depuis leur arrivé, elle s'était fait piqué par un tas de moustiques, avait faillit s'enfoncer dans les sables mouvants, faillit se faire manger par un crocodile, s'était fait attaquer à coup de noix de coco par une bande singe stupides >.< (dont elle leur avait rendu la pareille).... et à présent, elle avait très mal aux jambes à force d'avoir bougé.....
Le vieux Billy s'arrêta encore pour regarder sa carte. Il marmonna quelque chose dans le genre "il n'est plus très loin....". Ludovic se tourna vers elle. Il sortit de sa veste une fiole qu'il lui tendit.

- Bois ça ! Ça te requinqueras !
- Eh !! T'es fou ??? Je te rappelle que je ne bois pas !!!!
- Ce n'est pas de l'alcool -_-'... C'est une potion faite par Billy ! Elle donne de l'énergie...

La demoiselle le regarda d'abord avec méfiance. Qui sait ce qu'un homme comme lui pouvait lui faire ? C'était peut être un mensonge, ou peut être avait-il lui-même dissimuler dans cette potion un poison....On était jamais trop prudent ! Et pourtant, hésitant un peu au départ, elle la prit, et la but cul sec. Le liquide n'avait aucun goût. Mais tout d'un coup, elle ne se sentit plus fatigué. Elle se sentait même en pleine forme ! Ce gars n'��tait pas si mauvais que ça....
Les aventuriers arrivèrent dans une sorte de forêt. Ils se firent plus silencieux. Car on disait que dans cette forêt, habitaient des sauvages-mangeurs d'hommes. Des cannibales, quoi !
Ils avancèrent doucement. Malgré que des brindilles craquaient sous leur pas, Les deux hommes surveillèrent leurs arrières. Mais alors en se retournant, ils s'aperçurent que la nippone n'était plus là. Il n'y avait qu'un bout de corde cassé à la place. L'apothicaire s'avancer le premier, et se baissa pour l'examiner de près. Il se releva, et voulut tendre cette corde à son compagnon, pour lui demander s'il avait une explication à ce phénomène anormal. Seulement, en se tournant, il s'aperçut que lui aussi n'était plus là. Il y avait quelque chose de bizarre... Si quelqu'un les avaient enlevé, il l'aurait vu, ou entendu... A moins que ce n'était de la magie ?
La blonde se retrouva kidnappé par une bande de sauvages. Ces derniers surveillaient depuis le d��but leur entré, et avaient attendu le bon moment pour agir. Ils étaient dans les arbres, les observant, camouflés par les épais feuillages. Dès que l'americaine avait passé sous leur arbre, tel des cow boy avec leurs taureaux, ils la capturèrent au lasso. Mais ils n'étaient tout de même pas loin, car tout le monde savait à quel point elle s'énervait aussi vite qu'un taureau quand il voyait du rouge... Ils l'avaient remonté très rapidement et habilement jusqu'à eux, couvert sa bouche de tissus pour l'empêcher d'alerter les autres, pouvant ainsi l'enlever sans problèmes. Ils firent de même pour Ludovic. Les cannibales les emmenèrent dans leur camp.
Une fois là-bas, ils les enfermèrent dans une sorte de prison faite avec du bois (sans oublier de les détacher, bien sûr !). Celui qui semblait être le chef, prit la parole :
- Nous n'aimons pas les étrangers ! Surtout quand ceux-là viennent nous voler nos biens ou répandre le mal dans ce monde. Si nous apprenons que vous êtes ce genre d'individus... Alors malheur à vous !
Les autres crièrent :
- Malheur à vous ! Malheur à vous ! Malheur à vous !
- Euh.... Hugh ! Visages pâles venir en paix ! Dit la lycéenne en tentant de calmer les choses.
- Ce ne sont pas des indiens Kaili, je te signale que ce sont des cannibales ! Dit Ludovic.
- Tais-toi idiot ! Je le sais bien ! Répondit-elle hargneusement avant de se tourner vers ces sauvages. Nous pas méchant ! Nous gentils ! Nous venir explorer jungle ! Nous devenir vos amis !
- Arrêtes, on dirait qu'ils ont cinq ans d'âge mentale ! Tu ne vois pas qu'ils semblent civilisé ?
- Je t'ai dit de te taire, imbécile !!! s'écria la jeune fille en lui donnant une tape sur la tête.
Mais la voix du chef tonna encore plus fort que la sienne :
- Eh bien c'est ce que nous allons voir !!! Mais avant de passer à l'interrogatoire, nous préférons d'abord... Nous amuser ! ajouta t-il avec un sourire mauvais.

Les deux jeunes s'échangèrent un regard surpris. Qu'entendait-il par « s'amuser » ? Cependant, ils ne tardèrent pas à le savoir... Les Mangeurs d'Homme allumèrent un feu, où était suspendu au dessus à l'aide d'un petit arbre, un chaudron. Ils commencèrent à fabriquer des poupées vaudou à leur image. La jeune fille et l'ex-militaire affichèrent tout les deux une tête d'ahuri, et sentirent un grand frisson leur parcourir. Avaient-il peur ? Oui, on pouvaient dire qu'ils commençaient à la ressentir. Mais le plus étrange dans tout ça, c'est le regard de l'asiatique... Les yeux grands ouverts, elle semblait être en transe.
- Oh non, c'est terrible ! Je commence déjà à sentir l'effet ! Désolé Ludovic.... dit-elle,
- Je sais, mais essaies de résister ! Répondit ce dernier, mal à l'aise.
Tout d'un coup, elle plia son bras gauche comme un général napoléonien, fit un bond vers lui, et lui donna un grand coup de pied aux fesses qui le fit projeter en avant. Sur le coup, il trébucha et tomba en avant sur le sol.
- Eh !! Qu'est-ce vous fabriquez tout les deux ??? Nous n'avons même pas encore terminé nos poupées... Alors soyez sérieux !! déclara le sous-chef.
Le jeune homme se releva, lançant des regards meurtriers à la jeune sorciere. Comprenant ainsi qu'elle lui avait fait un sale coup... Celle-ci le gratifia d'un sourire innocent,
- Héhé... fit-elle.
Il se tourna vers les autres :
- Passez-moi deux minutes la poupée de ma camarade, j'ai une folle envie de m'amuser moi aussi...
- Trop tard ! Nous avons enfin fini !
Ils commencèrent alors à jouer avec leurs poupées. L'etudiante et l'ex-militaire se retrouvèrent vite à faire des choses bizarres.... Comme plier un membre, faire des bonds, se trouver projeter contre les arbres du coin, se cogner entre eux, tirer par les cheveux.... Était-ce la fin pour eux ?
Heureusement oui, cela s'arrêta. Ils furent un peu sonnés par ce qui leur arrivèrent. A leur plus grand étonnement, ils trouvèrent devant eux le vieil apothicaire.
- Pendant que vous faisiez vos exercices, votre oncle m'a tout expliqué. Ainsi, nous nous sommes trompés. Vous n'êtes pas des esprits du mal, Au contraire, vous êtes venus en capturer. Comme nous, en somme. Mais vous ne devrez pas rester ici. Car c'est à nous de s'en occuper.

Les deux jeunes s'échangèrent de nouveau un regard déconcerté. Il avait dit leur « oncle » ? Et c'était ça, qu'ils appelaient « faire des exercices » ? Ils n'avaient pas la même vision des choses, dis-donc...
- Qu'on en finisse, et que vous disparaissez !! Dit-il en balançant les poupées dans le chaudron.
Ce fut à ce moment la panique qui saisit nos deux protagonistes. Ludovic sautilla sur place en cachant ses yeux avec une main, et cria d'une voix aigüe (qu'on aurait guère soupçonner chez lui) :
- Aïe !!! Ouiiille !!! Je brûle !!!!
Tandis que Kaili était à quatre pattes sur le sol, en gémissant :
- Je fonds !!! Ooooh comme je fonds !!!!!
- Stop !! Arrêtez tout les deux !!
Ils s'arrêtèrent, se dévisageant. Quoi ? Ils étaient encore en vie ?
- Jeter les poupées dans le chaudron sert à annuler la sorcellerie ! Expliqua t-il.
- Ce sont de vrais rigolos vos neveux ! Dit l'un des sauvages en s'adressant au vieux Billy,
- Ouais, il paraît -_-'... répondit sarcastiquement celui-ci avec un regard méprisant.
Les cannibales (qui semblaient finalement ne pas en être) leur firent comprendre qu'ils les laissaient en vie à condition de quitter les lieux. Mais que s'ils les retrouvaient ici, cela se passerait mal pour eux... Et cette fois-ci, ils seront sans pitié... Ainsi, nos explorateurs quittèrent la forêt, et reprirent leur route. Ils ne renoncèrent pas pour autant à leur projet de départ. Cannibales ou pas ! Ah ça non ! Avec tout le mal qu'ils s'étaient donnés pour arriver là (surtout pour la jeune fille), ils n'allaient pas tout arrêter. Ce serait trop bête....
En se retrouvant de nouveau dans les marécages, ils décidèrent de se séparer afin de ruser contre ce maudit démon qu'ils recherchaient. Car si ils s'approchaient de son repère tous ensemble, celui-ci allait se méfier. Et leur plan échouerait....
La jeune hawaiienne prit donc une direction différente de la leur. Elle se retrouvait enfin seule ! Elle marcha un petit moment, Jusqu'à ce qu'elle entendit un drôle de bruit. Quelqu'un ou un animal se rapprochait d'elle. Méfiante, l'Asiate sortit son revolver (qui n'était pas n'importe lequel puisqu'il était spécialement fait pour tuer des démons). Et se retourna brusquement, pointant son arme au nez de son adversaire. Ouf ! Fausse alerte ! Même si elle se retrouva face à une personne qu'elle n'avait pas envie de revoir en cet instant...