Sommes-nous les jouets du destin ? [Adrian]

Kaili était allongée sur son lit. Les draps défaits et repoussés jusqu’aux bords. Son bras nu derrière la nuque, soutenant ainsi sa tête, ses yeux vides d'expressions scrutaient un point fixe au plafond. Dehors, le ciel était gris. Allait-il se mettre à pleuvoir ? La météo avait pourtant prédit du beau temps pendant toute la journée. Et même pendant toute la semaine. Se serait-elle trompé ? En même temps, ce ne serait pas une première fois... Cependant, il n' y avait pas le moindre signe de pluie. Le ciel était d'un gris pâle, délavé. Ce changement temps avait en fait quelque chose de bizarre, qui rendait toute personne mal à l'aise. Un malaise qui venait de nulle part et qui tombait tout d'un coup, encadré d'une atmosphère lourde et oppressante.
Quand à la jeune fille, elle restait sur son lit, calme et sereine. Rien ne semblait la troubler en cet instant. Et pourtant, quelque chose la tracassait. Ses dents blanches mises en avant, sur ses lèvres pulpeuses, les mordillant légèrement, y faisant remonter la rougeur du sang. Une légère plissure s'afficha entre ses deux sourcils, marquant ainsi la gravité de ses soucis. Un bouillard se formait dans son esprit. L'autre jour, en allant faire quelques courses au marché, elle se retrouva nez à nez avec un homme habillé en noir. Ce qui la surprit ce fut ses pensées qu’elle perçut à ce moment-là. Il la reconnut. La blonde put ressentir son étonnement, ce qui l'étonna elle-même d'avantage. Il la connaissait depuis des années et était assez content de la retrouver là. Seulement, elle n'avait aucun souvenir de lui. Malgré que son visage lui était familier. Le jeune homme voulut prendre de ses nouvelles, mais il hésita, puis se ravisa et passa son chemin. Elle avait eu aussi envie de l'arrêter, de l'aborder, de savoir qui il était et qu'est-ce qui la reliait à lui. Mais la demoiselle n'avait pas pu. Un "je ne sais quoi" l'avait retenu. Ses jambes refusaient d'obéir et de faire un quelquonque mouvement. Sa voix elle-même était restée comme muette. Aucun son ne sortit de sa bouche. Sans raison spécifique. Et la jeune hawaïenne regretta durant des mois ce moment où elle n'avait pas réagi. Cela ne cessa de la travailler. Pendant longtemps, elle avait cherché, puisé dans ses plus profonds souvenirs pour pouvoir mettre au moins un nom à cette personne. Une identité, qui resta..... Inconnu.
Jusqu'à présent encore, L'américaine n'arrêtait pas de se remettre en question la place de cet INI (Inconnu Non- Identifié) dans sa vie. Persistant dans son entêtement, elle était persuadé qu'il y avait une explication. De plus, le plus étrange dans tout cela, c'est que dès que ce gars s'était éloigné, elle avait cessé de sonder son esprit, rompant immédiatement toute connexion. Comme s'il avait fait exprès de la laisser percevoir ces pensées, et de fermé sa barrière pour la laisser médité là-dessus. Mais dans ce cas, pourquoi l'avait-il laissé ce message ? Et dans quel but ? Y avait-il un manipulement dans cette histoire ? Sûrement. Car depuis, elle l'obsédait sans cesse. Malheureusement, la jeune sorcière ne pouvait connaître son destin à l'avance. Et était résigné à patienter, et voir au bon moment ce que lui réservait l'avenir.
Elle se redressa, et se releva de son lit. Elle s'étira, laissant son corps basculer en arrière avec toute la souplesse d'un chat. Elle arrivait même à toucher la sol, ainsi courbée. Grâce à ses cours de gym intensifs dans sa jeunesse, que notre Kaili n'était pas prête d'oublier. Elle se redressa à nouveau, et tourna la tête vers la fenêtre, jetant un bref coup d'œil au ciel. Puis, elle alla s'enfermer dans la salle de bain, prendre sa douche matinale. Sentir l'eau chaude couler gracieusement sur sa peau ocre et sucrée lui faisait un réel bien.
Vêtu d'une jolie et longue robe claire comme le cristal, qui épousait délicieusement ses formes généreuses, dont le haut laissait ses épaules découvertes et ramenés en un décolleté plongeant (un peu comme celui de l'avatar), et portant des ballerines blanches très mignonnes. Cette robe faisait quelque part ressortir son doux visage angélique. Elle se sentait prête à faire sa promenade quotidienne. La demoiselle traversa le vestibule, tout en jetant des regards à la porte entrebâillée de la salle à manger. Elle ne détecta aucune présence dans la pièce. Ni dans toute la maison. Ouf ! Tant mieux ! Elle put alors sortir en toute tranquillité. La porte claqua derrière elle, alors que la jeune fille était déjà entrain de descendre les marches de pierre. Elle commença à marcher de son pas tranquille et assurée. Elle aurait pu se rendre en ville par d'autres moyens plus rapides..... Mais elle préféra la marche à pied. Li'hawaiienne leva un instant son visage vers ce ciel grisâtre. Ses yeux bleu azur fixèrent un nuage.
Et tout d'un coup, le ciel se dégagea. Laissant apparaître un firmament clair de la même couleur que ses yeux, et ramenant ainsi le soleil. Celle-ci cligna des yeux, et rabaissa son visage sur le sol.
La ville était assez dense, empeignée de cette familière cacophonie de la foule. L'odeur des grillades mit la jeune fille l'eau à la bouche. Elle avait bien envie d'acheter quelque chose pour remplir son estomac affamé. Seulement, le monde fou qui se tenait devant les stands l'en dissuada. Elle n'avait pas envie de s'y mêler. Aujourd'hui, elle était dans un de ces jours, où elle préférait la compagnie de sa solitude. Alors ce bain de foule.... Ne lui disait rien qui vaille !
La blonde s'en écarta, jusqu'au moment où elle aperçut au loin, un homme sous un arbre. Non, ce n'était pas vrai ! Pas.... lui ? Etait-ce enfin possible qu'elle le retrouvait enfin ? Elle se dirigea vers lui, tandis qu'une vague de pensées s'emmêla dans son esprit.
Soudain, un brouillard se forma. Il fit plonger la ville dans une purée de poix qui mit tout aussi mal à l'aise ses habitants. Le temps était curieusement variable aujourd'hui. Lorsque la jeune américainearriva au près du jeune homme, le brouillard s'estompa. Elle en émergea telle une nymphe des bois. Elle le dévisagea pendant quelques minutes. Son visage indéchiffrable ne le montra pas, mais elle fut déçu de la personne qui se tenait devant elle. Ce n'état pas celle qu'elle attendait.... L'homme en noir. Qui hantait son pauvre esprit anodin. Et non, ce n'était pas lui ! Quelle poisse ! Faire erreur sur la personne... La jeune sorcière passa son chemin. Cependant, comme elle fut assez proche de lui, une brise fit virevolter ses longs cheveux blonds derrière elle. Au passage, quelques mèches caressèrent doucement le visage du garçon avec la légèreté et délicatesse d'une plume. Cette dernière ne s'en rendit pas compte. Elle ferma les yeux sur cette incident déroutant. Et frivole.

Les cours n'avaient pas encore débuté : j'avais donc encire quelques jours pour découvrir les lieux et me familiariser avec la faune locale : autrement dit les autres élèves. Levé très tôt car évidemment je ne dormais pas, je profitais de mon éveil pour espionne un peu mes camarades. Il y avait trois autres garçons dans cet établissement : Asbel et Damien, des anges déchus et un autre démon, Zalika. Je n'avais pas encore décidé quelle relation j'allais adopter avec eux : faire semblant d'etre amis ou pas? Bref, je n'en savais pas encore assez sur eux pour me décider. L'idée me vint d'aller espionner chez les filles mais il ne serait peut être pas utile de recevoir dès à présent l'étiquette de pervers. Il valait mieux aller me changer les idées ailleurs et surtout, trouver quelque chose pour m'amuser...Je quittais l'école et prit le chemin du petit village non loin de là. Des passants me lançait un regard ahuri : c'estr le prix à payer quand on porte un superbe smocking.
Ainsi, en cette matinée brumeuse, je me promenais tranquillement -ou presque- dans le village jouxtant le pensionnat. Avec un temps pareil, les gens préfèrait rester chez eux. Quel dommage : une rixe entre voisins ne m'aurait pas déplue. Rien de tel que de semer la discorde pour démarrer une journée de bonne humeur. Il me faudrait trouver une autre idée. Tandis que je réfléchissais, un mendiant m'interpela pour me demander si j'avais une pièce. Avec un sourire coquin je lui répondis :
-Non je n'en ai pas...Et vous?
Je ricanai avant de reprendre ma route à travers les ruelles sombres. J'arrivais alors devant une immense bâtisse de pierre facilement identifiable grâce à son clocher crucifère : une église. Un vieux fantasme non assouvi me revient alors à l'esprit. Prenant garde à ce que personne ne m'ai vu, je cachais derrière une charette et préparais mon ame pour l'attaque que je m'apretais à lancer. Oui, j'allais brûler cette église! Me retenant de rire à gorge déployée, j'incendiais en silence le batiment à coup de boules de feu. La plupart des meubles des églises étaient faits en bois : ca ne prendrait pas longtemps. L'air s'était déjà réchauffé et de longues flammes s'emparaient des murs. Je décidai de filer en entendant des femmes crier. Je quittais le village à grand pas puis me réfugiais sous un grand chêne non loin de là, d'où je pourrais assister à la crémation de l'église. Je rigolais comme un damné quand je vis une silhouette s'avancer vers moi. Elle marchait calmement, l'air impassible et je la laissai faire, curieux. Elle s'avança tellement que leurs visages se retrouvèrent à quelques centimètres l'un de l'autre. Un sourire malicieux me vint tout naturellement : mais que me voulait-elle? Je n'avais pas un égo tel que je pensais que les femmes se jetaient sur moi :je ne plaisais pas à ce point. Elle était vraiment belle : une nymphe blonde aux yeux brilants. Inconsciemment -ou pas-, une mèche de ses cheveux vint me caresser délicieusement la joue. De plus en plus intéressé par cette jeune personne, je lui pris doucement le menton entre le pouce et l'index et lui dit avec douceur :

-Quel parfum exquis....Que me vaut l'honneur de vous avoir ainsi près de moi? Puis-je vous aider de quelque façon que ce soit, mademoiselle...?

hj: je suis sensé être blonde d'apparence

Kaili s'apprêtait à s'en aller vers le stand des grillades, et oublier cet incident. Mais elle entendit des voix qui lui demandaient de l'aide. Ces voix étaient lointaines, et à peine audibles. Elle ferma les yeux pour mieux les percevoir. Des hommes et des femmes criaient, appelaient au secours. Le vent lui apporta une odeur de bois brûlé. Et à en juger par l'ancienneté de ce bois, il devait
appartenir à un édifice religieux. La jeune fille fronça les sourcils. Qui pouvait commettre un tel acte ? Les gens n'avaient rien de mieux à faire que de mettre le feu aux sanctuaires ? En tout cas, ce semeur de zizanie avait réussi à semer la panique dans le village. Elle seule, pouvait entendre tout ce boucan d'aussi loin, ainsi que les voix intérieurs des victimes (ce qui en rajoutait d'avantage), comme si elles étaient juste à côté d'elle.
Avec tout cela, la demoiselle oubliait le jeune homme qui était à ses côtés. Celui-ci se jeta pratiquement sur elle, la prenant par le menton. Elle ouvrit ses paupières. Ses yeux jetèrent un regard surpris à ceux de son interlocuteur. Au premier contact, l'hawaïenne sut immédiatement à quel race il appartenait… Etrangement, elle se sentit comme hypnotisée par son regard. Aussitôt, elle plaça instinctivement ses bras autour de la taille du brun ténébreux. En fait, cela avait tout de même quelque chose de normal. Les démons avaient un certain pouvoir magnétique sur les sorcières. Cependant, il y a longtemps que la blonde ne voulait plus faire parti de ce monde noir et chaotique. Elle ne voulait pas être une alliée du Mal, comme sa mère. Elle, elle voulait vivre sa vie librement, sans aucune soumission. Ainsi c'était plus tranquille. La lycéenne essaya de se contrôler. Elle enleva ses mains, et s'écarta, en tournant la tête sur un côté, évitant soigneusement son regard. Elle lui répondit alors :
- Désolé, je vous ai pris pour quelqu'un d'autre.
Bon d'accord ! Toutes les sorcières n'étaient pas victimes de cette malédiction ! C'était un mage noir qui la lui infligea. Envoutée par son charme, il voulut l'épouser. Mais elle refusa. Alors il se fâcha, et lui jeta un sort pour qu'elle soit attirée inévitablement par les mauvaises créatures. Dans l'espoir qu'un jour l'une d'elles l'influence sur son "bon" côté. Peut être que l'américaine pourra vraiment en épouser une, ou même revenir vers lui et accepter sa proposition. Cependant, cette deuxième solution n'était plus envisageable aujourd'hui. Car le mage en question n'était plus de ce monde… En tout cas, malgré sa mort, cette malédiction continuait. Et malheureusement, elle ne pourrait jamais s'en sortir. Car lui seul savait comment l'arrêter…
En attendant, elle devait la subir. Par chance, toutes les fois où cela lui arriva de se retrouver dans de pareils occasions, Kaili ne tomba pas sur de vils créatures. D'ailleurs, en arrivant dans ce village, il fallut qu'elle trouve un endroit où dormir avant la rentrée des classes… Elle tomba sur un elfe séduisant, qui accepta de l'heberger quelques jours, en échange d'un service : vendre à quelqu'un un produit illégal… La jeune fille avait donc accepter. Après tout, elle n'avait rien à perdre…
Toutefois, elle devait admettre que ce garçon lui plaisait. Enfin bon, l'hawaïenne n'allait pas lui demander s'il avait vu un homme habillé en noir dans le coin, et qui aurait une attitude bizarre. Ce serait ridicule ! Surtout que… Nom de nom ! Elle venait de jeter un coup d'oeil à sa tenue. Il portait un smocking noir, lui aussi! Il se pourrait que… Non ! Il s'agissait certainement d'une coïncidence… Quoiqu'il en soit, il fallait qu'elle en sache plus sur lui.
La demoiselle lui demanda alors :
- Pourrais-je connaître votre nom ?

(HS: désolé j'avoue que je n'étais pas sur. J'ai corrigé )

La jeune fille ne se déroba pas à mon contact, elle semblait comme hypnotisée. Je n'avais pourtant rien fait pour l'envôuter. C'est alors qu'une donnée que je n'avais pas encore prise en compte me donna la raison de cette fascination que je semblais oprérer sur le jeune fille. C'était une sorcière, et comme chacune d'entre elles, elle était irrémédiablement attirée par les démons. Je la fixai, un sourire malicieux aux lèvres. C'est alors qu'elle me prit la taille de ses bras, comme si elle n'avait pu s'en empêcher. Quoi de plus normal pour une sorcière? Je devais bien admettre que c'était agréable de provoquer un tel émoi chez une jeune fille, sorcière ou pas sorcière. Me laissant enlacer, je caressai tendrement ses joues, puis sa gorge. Une bien belle sorcière. Je sentais sa chaleur, sa force vitale, et surtout son ame. Une ame très lumineuse, dont j'étais impatient de me délecter. Mais, nous autres démons aimons jouer avec la nourriture avant de la manger. J'étais sur le point de l'embrasser quand elle m'affirma qu'elle s'était trompée de personne. Se pourrait-il qu'elle m'ai pris pour mon père, Sebastian? Cette confusion était fréquente. Elle s'écarta de moi, puis eut les yeux perdus dans le vague, come en proie à de profonds doutes intérieurds. Allais-je me laisser repousser ainsi? Certainement pas! Je la rattrapais presque brutalement puis plaquai son corps frêle contre le mien. Alors je lui susurrait tendrement à l'oreille :

-Je serai celui que tu voudras que je sois ma belle. Sois ma sorcière et je serai ton brave petit démon, heureux de répondre au moindre de tes caprices et de combler tous tes désirs....quels qu'ils soient!

Je lui caressai le dos avec une douceur extrême, puis jetai un coup d'oeil en direction du village. L'église était désormais calcinée : tout ce qu'il en restait c'était un gros tas de cendres et une fumée noire. Tout c'était passé à merveille! J'aurais bien pris le temps de m'extasier de la réussite de mon plan, mais les affaires passaient avant le reste. Je m'écartai légèrement légèrement, puis pointait mon regard dans celui de la jeune fille. Je n'avais jamais vu cette sorcière et me demandais quel était son nom. Comme si elle lisait dans mes pensées, elle me demanda subitement mon nom. Rapprochant mon visage tout près du sien, je lui annonçais :

-Mon nom te semblera peut être familier, jeune sorcière : je me nomme Adrian Michaelis, fils du démon Sebastian. Je n'ai pas la prétention d'être aussi doué que mon géniteur, mais je saurai être un bon petit démon pour toi ma belle....mais quel est ton nom jeune nymphe?

Comme pour sceller ma promesse, je me collai à elle puis emprisonnai son corps entre mes bras. Je la renversai en arrière avant de l'embrasser avec fougue : elle ne devrait pas pouvoir échapper à mon étreinte physique, mais arriverais-je à la convaincre de conclure un pacte avec moi? Je la relâchais après quelques instants et attendis avec impatience sa réponse.

Le jeune homme la traita avec douceur. Il lui caressa la joue. Ils ne se connaissaient absolument pas, et pourtant, ils se permettaient de tels gestes affectifs. Mais c'était la loi de l'attraction physique. La blonde voulut cependant, s'en détacher. Il la rattrapa, et l'obligea à se coller contre lui. Zut ! Elle voyait bien qu'il n'allait pas lui lâcher les baskets aussi facilement… Car en plus de cela, il profitait largement de la situation… Elle ne le regarda toujours pas dans les yeux, ne voulant pas succomber à son regard. Le démon lui murmura à l'oreille qu'il voulait lui appartenir. Cela la surprit. Depuis quand les espèces comme lui voulaient avoir des sorcières pour maîtresse ? Il y avait quelque chose de louche là-dessus… Ça sentait le piège à rat ! On lui avait pourtant bien dit de ne pas parler aux inconnus, et de ne pas leur faire confiance. Mais dans le monde de la Magie, cela se passait différemment… Il lui caressa le dos avec douceur, et lui avoua son nom. Adrian Michaellis. Ce nom lui disait vaguement quelque chose… Ce fut alors lorsqu'il lui révéla qu'il était le fils de Sébastian, que la lycéenne sut qui il était. Elle ouvrit de grands yeux étonnés. Le fameux Black Butler ? Se pourrait-il que c'était lui… qu'elle avait vu l'autre jour ? Non, impossible. Parce que quand elle s'était trouvée face à l'homme en noir, elle n'avait pas détecté la moindre onde démoniaque chez lui. Le dénommé Adrian insista pour être son "bon petit démon" dévouée à sa maîtresse. Cela la fit sourire. Associer le mot "bon" à celui de "démon" était assez ironique. Pour prouver ses paroles, il se colla d'avantage contre l'américaine. Il plongea son regard dans le sien, et finit par l'embrasser fougueusement. Elle se laissa faire. Au contact de ses lèvres, elle sentit comme de l'électricité pénétrer dans tout son corps. Elle prit le visage du jeune homme entre ses mains. La jeune sorcière les passa ensuite dans ses cheveux bruns.
Quand il rompit le baiser, elle les passa enfin autour de son cou, elle posa son regard sur le sien, et répondit alors :
- Je m'appelle Kaili. Ainsi, tu veux m'appartenir… Y a t-il des conditions ? Dit-elle avec un sourire malicieux en coin.
D'un côté, l'étudiante avait vraiment envie d'avoir un démon à son service. Pas pour s'en servir à faire de mauvaises choses. Au contraire, pour le rendre "quelqu'un de bien". Ainsi peut être influencera t-il ses confrères, et reviendront tous sur le droit chemin… D'un autre côté, elle ne savait pas si elle pouvait lui faire confiance…
Kaili savait qu'elle n'aurait pas dû le regarder. Elle commit l'inévitable : la jeune fille approcha à son tour son visage du sien, et ses lèvres rencontrèrent les siennes. Mais elle ne l'embrassa pas. Ses lèvres mordillèrent plutôt doucement les siennes. Seulement, elle voulut se contrôler de nouveau. Alors cela ne dura à peine que quelques secondes, qu'elle se dégagea encore une fois.

(Hors RPG : Pardonne mon retard, après mes vacances j'ai eu de gros soucis d'internet)

Oh! Comme cette chaleur humaine m'avait manqué! Ce feu là était bien différent et bien plus doux que celui qui animait en permanence le corps de mes congénères et moi-même. Cette fragilité inéluctable et cette constante angoisse de la mort faisaient des êtres humains des créatures à la fois fascinantes et misérables. J'avais beau prendre l'apparence d'un humain, je ne me sentais en rien semblable à ces pathétiques animaux qui pourtant m'attiraient irrésistiblement. Et cette fille, une sorcière, était l'une des mortelles les plus succulentes et les plus complexe de l'éventail des hybrides et des créatures humanoides. Jouir de son âme me serait aussi plaisant que d'assassiner un millier de simples humains. Il allait falloir ruser pour convaincre cette frêle enfant de se donner à moi au moyen d'un pacte. Mon baiser et mon étreinte étaient là pour l'envelopper d'une tendresse démoniaque à laquelle les femmes -sorcières ou simples mortelles- résistaient rarement. De fait, Kaili s'écarta et je pu distinguer au fond de ses yeux une pointe de fascination et de curiosité : elle me demanda en quoi consistait la prétendue servitude volontaire que je venais de lui proposer. Que voilà une jeune fille avisée! Evidemment qu'il y avait des conditions! Je lui souris, charmeur, puis me rapprochais d'elle pour lui confier tout bas, comme si nous échangions le plus sulfureux des secrets :

-Tu es bien maligne, cela me plait! Je ne te demanderais en échange rien dont tu ne puisses te passer à long terme. Si je deviens ton démon, je t'aiderais dans toutes tes entreprises quelles qu'elles soient, te protègerais corps et ame, amplifierais tes pouvoirs et enfin, t'apporterai soutient et...affection. (Je lui fis un clin d'oeil avant de reprendre plus sérieusement) En échange de mes bons et loyaux services, à l'heure de ta mort, je recevrai ton âme en paiement bien mérité. Je n'ai ni le droit ni le pouvoir de précipiter cet instant : je ne suis qu'un diable de serviteur!

C'est alors que, pour lui prouver que j'étais un démon en pleine possession de mes moyens, j'esquissais un léger geste de la main qui provoqua la combustion spontanée d'un pauvre berger qui passait par là à quelques centaines de mètres de nous. Je ricanais avant de propulser psychiquement le pauvre homme enflammé et criard dans une mare située non loin de lui. Cessant de me gausser de mes propres méfaits je me retournais vers la jeune sorcière et ajoutais :

-Je suis capable de beaucoup de choses que tu n'oserais même pas imaginer. Une petite âme en l'échange d'une telle explosion de puissance : n'est ce pas peu cher payé? (Je glissais la main sous son menton puis la fit descendre sur sa gorge avant de poser un doigt sur son sternum, dans le doux creux de son entre-seins.) C'est ici que j'apposerai ma marque, signe de notre pacte. Ce dessin magique créera une forme de communication extra-sensorielle pour les autres humains : à chaque fois que tu m'appeleras, je serais là. Ou tu veux.....Quand tu veux....Pour quoi que ce soit.....Alors ma belle, que dis-tu de mon offre?

hj: bon sang, t'écris trop bien ! J'ai l'air d'une débutante à coté de toi...



L'hawaiienne écoutait attentivement Adrian, buvant ses paroles. Elle n'allait pas nier que cette proposition l'intéressait. Après tout, qui ne rêvait pas d'avoir du pouvoir, quand la chance lui tendait les bras ? Sa voix ne se fait plus qu'un murmure, s'engageant sur le ton des confidences intimes, de deux amis proches. Elle leva la tête vers lui. Ce n'était pas lui que la lycéenne regardait pour autant. C'était son aura violet foncé, qui dansais au dessus de lui, ce qui montrait une certaine exciatation machiavéllique, qui en disait long sur ses intentions. Elle n'avait pourtant pas besoin de le voir uniquement pour savoir ce qu'il manigançait, puisqu'elle pouvait lire dans ses pensçes les profondes. Après tout, la demoiselle n'était pas extra-lucide pour rien...

Quand il parla de sa mort, elle eut envie de rire. Mais le reprima intérieurement, gardant un air sérieux pour ne pas le manifester. Croyait-il qu'elle n'était qu'une simple mortelle ? Il ignorait totalement que ses parents s'étaient sacrifiés pour lui donner la vie éternelle. La preuve qu'elle ne vieillissait plus depuis quelques années, elle gardait l'apparence d'une fille de seize/dix-sept ans. Mais le jeune homme ne savait pas tout cela. Il se languissait du jour et de l'heure de sa mort, sans savoir qui était la blonde. Il la prenait pour une gamine innocente et naiive. Eh bien ! Qu'il morde donc à l'hameÇon ! Et elle avait bien envie de profiter de la situation, puisqu'elle en était la gagnante dans cette histoire. Le pauvre ! S'il savait ce qu'il l'attendait... Travailler gratuitement pour l'américaine, qui grace à lui, allait devenir la sorcière la plus puissante du monde. Gentille, mais pas bête ! Surtout quand il s'agissait de profiter d'elle...

Cependant, elle préféra jouer la fille innocente, celle que le Daemon croyait. La jeune étudiante lui annoncera plus tard la vérité, en temps et en heure. Juste pour savourer cet instant, et lire la déception dans son regard. Elle le regarda avec facination bruler un berger , et l'envoyer dans une mare se consummer. Pauvre berger ! Il n'avait rien fait, lui ! Mais elle constata la grandeur de ses pouvoirs. C'était parfait ! Pour amener à bien son projet... Au moins, le sien servait à faire le bien autour d'elle. A apporter un peu d'humanité, et de lumière dans ce monde obscur...

Il lui expliqua qu'il apporsera une marque sur son sternum [merci Adrian, je sais ce que c'est ], qui définira le contrat, tout en posant son index à cet endroit. La jeune sorcière eut l'air d'un enfant qui sait qui va avoir un nouveau jouet... Convaincu, après un temps de silence, elle répondit :
- Ton offre est très alléchante, mon cher Adrian... Je crois que tu as mis assez d'arguments de ton coté pour me convaincre. Alors j'accepte ! Tu as raison, que vaut une petite ame comparée a une multitude de pouvoirs ? Je veux que tu m'appartiennes, oh mon Prince des Ténèbres ! dit-elle, en passant ses bras autour de son cou...

Comme pour lui faire comprendre que son charme l'avait convaincu aussi, Kaili approcja son visage du sien, et l'embrassa passionnément. On disait toujours qu'il ne fallait pas donner sa confiance aux inconnus. Cela s'appliquait aussi bien pour elle, que pour lui...

« Oh extase! Extase divine! » Je me nourrissais intérieurement de la délectation de la jeune sorcière pour mes propres paroles. A-t-on jamais vu démon plus éloquent et plus manipulateur que moi? Elle sembla réfléchir quelques instants à mon offre pour le moins alléchante (au pire : diaboliquement scandaleuse), ses yeux immenses et irisés de perdaient au milieu des effluves de fumée noires qui nous rejoignaient depuis le village. Une incendie laisse des traces : il en est de même pour le pacte entre un démon et une sorcière. Enfin, elle scella notre pacte par le simple truchement de sa voix : nous n’avons que faire des contrats papier! Ils sont plus durs à enfreindre…La jeune Kaili semblait plus que déterminée, aurais-je sous-estimé mes propres pouvoirs de séduction? Elle se montrait désormais enflammée par l’idée de m’avoir pour serviteur, et pour amant semblait-il. Son regard pétillait de joie et d’ambition : j’avais réveillé en elle une force qui ne demandait qu’une chose, à savoir, exploser et prospérer. Nous allions bien nous amuser! Surtout moi en vérité! Je ne pus empêcher un sourire idiot de se former sur mes lèvres lorsque’elle me nomma pompeusement « son prince des ténèbres ». J’étais flatté bien sur! Tout démon digne de ce nom le serait en pareille situation. C’est alors qu’elle m’embrassa fiévreusement : je me laissai faire, évidemment, et répondit à son baiser avec passion. Voilà, c’était le moment! Je devait profiter de cette distraction -autrement dit la chaleur de mes bras– pour la marquer de mon sceau démoniaque. Elle souffrira moins si elle ne s‘attend pas à ce que je la brûle intensément. Lui bloquant la taille d’un bras, j’utilisais l’autre pour avancer ma main vers son cœur. Resserrant mon étreinte, j’appliquais le maléfice, créant de fines traces rougeâtres sur la peau virginale de ma sorcière. J’étouffais ses éventuels cris de douleurs avec mes lèvres et ne la laissai s’exprimer qu’une fois le pacte véritablement accompli. Je m’écartai alors d’elle en riant, lui serrant doucement les mains, comme pour compatir à sa douleur. Je lui sortis avec un léger sourire :

-J’espère que tu aimes les pentacles, car celui-ci ne s’effacera jamais. Il nous relie à tout jamais….(Je tendis une main puis caressais son visage avec douceur) A partir de maintenant, je suis ton serviteur : appelle-moi et j’arrive aussitôt quelques soient tes ennuis ou tes désirs…….Nous nous reverrons très bientôt j’en suis sur…..

Sur ces bonnes paroles, je décidais de m’éclipser : je serai désormais son serviteur pas son gentil petit toutou. Je n’aime pas suivre les humains, bien que cette demoiselle soit particulièrement attrayante. Je lui fis un élégant baisemain avant de disparaître dans un nuage de fumée, laissant la jeune sorcière se remettre de toutes ces émotions…..